Rencontre informelle à Nice avec Madame Corinne Le Quéré, Présidente du Haut Conseil pour le Climat nommée par le gouvernement français.

Rencontre informelle à Nice avec Madame Corinne Le Quéré, Présidente du Haut Conseil pour le Climat nommée par le gouvernement français.

Lors d’une conférence organisée par le Conseil départemental des Alpes-Maritimes et en présence de son Président, Monsieur Charles-Ange Ginésy,  Madame le Quéré a pu présenter les objectifs du Haut Conseil pour le Climat pour agir sur la baisse des GES en France. Elle a proposé des actions concrètes pouvant être mises en place par les collectivités. Au terme de cette réunion en fin de journée, une rencontre a pu être organisée entre des représentants du GIEFS et de l’IPLA et Mme le Quéré afin de lui présenter les principaux résultats du projet Mitimpact et leurs effets sur le climat.

Si, à la fin du siècle dernier, les dommages causés aux forêts par les « pluies acides » étaient mis en cause, en particulier en Europe centrale,  aujourd’hui, l’ozone est le facteur de pollution le plus inquiétant. Ses dégâts causés sur la végétation sont liés à son niveau de concentration et à l’absorption stomatique du feuillage. Plus précisément, sa phytotoxicité inhibe la photosynthèse et la production de glucose : utilisé par la plante comme nourriture. Cette réduction de l’activité photosynthétique est estimée jusqu’à  15% en cas de forte concentration en Ozone.

Les masses considérables d’émissions de CO2 représentent l’un des problèmes environnementaux les plus urgents, car elles augmentent «l’effet de serre» avec le réchauffement généralisé de la terre qui en résulte et les changements climatiques déjà en cours.

Dans les écosystèmes terrestres, le cycle du carbone permet d’absorber le CO2 dans des situations climatiques non extrêmes et dans les phases biologiques où la respiration ne prévaut pas sur la photosynthèse, permettant aux forêts de devenir des «puits de carbone». Plus l’absorption des écosystèmes est favorisée, plus la quantité à long terme de carbone fixée dans la biomasse et le sol est élevée, plus l’impact des émissions sur l’atmosphère est faible.

Le protocole de Kyoto et les engagements internationaux ultérieurs obligent les pays à réduire leurs émissions à l’origine de l’effet de serre et à réguler leur comptabilisation selon un marché officiel qu’est l’ETS (Emission Trading System) dans lequel ils échangent des crédits générés par des projets certifiés avec délivrance de permis. Parallèlement à l’ETS, il existe la possibilité d’échanger des crédits carbone sur le marché dit volontaire sur lequel les particuliers, les entreprises et les organismes publics achètent des crédits pour atténuer leurs émissions provenant des transports, de la production d’énergie et d’autres sources. Parmi les différents projets qui peuvent être accrédités, en plus des plus répandus dans le domaine des énergies renouvelables, il y a aussi ceux du secteur forestier. C’est dans cette optique que depuis les années 2000, l’IPLA, au nom de la Région du Piémont, s’est engagée dans des activités d’étude d’inventaire et de suivi visant à identifier les techniques de gestion des ressources naturelles (forêts et plantes arboricoles) et la prise en compte de la séquestration du carbone dans la perspective d’un marché régional de crédit.

IPLA a estimé que dans les forêts piémontaises (au niveau du sol et des parties aériennes des plantes), pour chaque hectare (la superficie totale est proche de 1 million d’hectares), il y a environ 600 t de dioxyde de carbone stockées, dont plus de 200 t dans les racines et les tiges des plantes.
Des études récentes ont montré que des concentrations élevées d’ozone peuvent réduire la productivité des forêts jusqu’à 50% avec un impact conséquent sur leur capacité à stocker le CO
2.

Ainsi,  le Département d’économie et de statistique de l’Université de Turin, dans le cadre du projet Mitimpact, en collaboration avec l’ARPA et l’IPLA, a défini une méthodologie permettant d’estimer les impacts de l’ozone sur les écosystèmes d’un point de vue économique. La sensibilité est variable d’une essence à une autre mais une étude parallèle, menée par le Département des sciences agricoles, forestières et alimentaires de l’Université de Turin, a fourni des scénarii futurs. Elle évalue la façon dont la végétation forestière se transforme en s’adaptant au changement climatique et, par conséquent, évalue comment la forêt répondra dans un contexte d’élévation progressive des températures, de réduction des précipitations et d’augmentation des concentrations de certains polluants atmosphériques comme l’ozone.

Tous ces résultats  ont été fournis en a parté à Madame  Corinne Le Quéré, Présidente du Haut Conseil pour le Climat,  au terme  de la réunion, organisée à Nice le 2 février par le Conseil départemental des Alpes-Maritimes. Madame Corinne Le Quéré est une climatologue de renommée mondiale, ayant fourni des informations précieuses sur les orientations de la recherche dans ce domaine.En plus d’être Présidente du Haut Conseil pour le Climat, elle est directrice du Centre de recherche Tindall sur le changement climatique et régente de la chaire sur le changement climatique à l’Université d’East Anglia.